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Birth Machine

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Le lien entre le titre et le tableau montre que la naissance est unifiée à la mort.


Les fœtus ne sont pas dans le ventre de leur mère prête à accoucher. Ils sont dans un pistolet prêts à être expulsés.


Je parle de fœtus, mais peut-on vraiment les nommer ainsi ?


Ils n’ont rien d’humain ni d’enfantin. Ce sont déjà des soldats équipés de fusils prêts à tuer.


La naissance sensée être la création de la vie devient la propagation de la mort.


Giger a supprimé toutes références aux vivants.


La chaleur du ventre maternelle est remplacée par la froideur de l’arme.


Les enfants ont la couleur froide de l’acier.


Ils sont immobiles, dans la même position et avec la même expression. Il n’y a donc ni personnalisation ni mouvement.


Ce sont des clones figés qui attendent leur tour.


Mais ils risquent d’attendre longtemps car personne n’est présent pour appuyer sur la détente et les libérer.


Le fond noir supprime toute contextualisation. Ils sont donc hors du temps et de l’espace et rien d’extérieur n’existe.


Attendez !!!


Un des enfants est chambré (il est dans le canon). Ce qui veut dire que quelqu’un a ramené la culasse à l’arrière puis l’a relâchée.


Donc quelqu’un a déjà agi sur l’arme !


Cette anomalie montre qu’il faut dépasser ce que nous voyons pour découvrir l’idée qui se cache derrière.


D’ailleurs que voyons-nous ?


Giger n’a pas représenté l’arme dans sa totalité. Il a préféré un cadrage serré qui met en évidence les bébés-soldats et le mécanisme du pistolet.


Ce cadrage comme le fond noir supprime toute idée d’extériorité.


On ne sait pas où ces enfants vont naître.


Une arme suggère une cible à détruire, ici on ne la connait pas.


Là on est concentré sur le présent, on se doute qu’au bout d’un moment les enfants seront expulsés mais on ne connait pas leur futur.


Ce tableau pose la question « est-il moral de faire des enfants ? »


Dans une des ses interviews Giger explique qu’il craint la surpopulation.


Si on poursuit cette idée, faire un enfant signifie diminuer les ressources de la terre. Donc pour combler ses besoins, d’autres personnes seront lésées.


Mais là il ne s’agit que d’un.


Si un couple décide d’avoir une multitude d’enfants sans réfléchir aux ressources ni aux autres, chaque accouchement sera un crime contre l’humanité.


La question de la moralité concerne aussi le futur de l’enfant.


Quand on en fait un, on ne connait pas son avenir.


Même si tous les parents espèrent que leur bébé devienne merveilleux, ils peuvent être des monstres.


Je suis sûr que les parents d’Hitler s’attendaient à avoir un ange.


Donc un enfant peut devenir un saint comme un meurtrier.


Analyse et texte de Xavier Marino

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