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LES SÉCRÉTIONS INDIGNES

Retour à Paris où m’attendait Clément et sa légion d’honneur, la gueule de travers, avec sa mèche en stock, l'humeur au visage, singeant les coups de feu dans les rizières. Jamais il n’aurait pensé remonter si haut pour me ramener du brouillard. Me ramener sur le droit boulevard .
Figé, en compote, j’ai suivi, anéanti comme le Zouave un soir d’hiver, avec les pieds dans l’eau jusqu’à hauteur des bandelettes. Le pauvre Zouave rien dans l’sac et qui lutine à la rivière des songes. S’emmerde et se désagrège, les ans passant. Les siècles. Regard perdu le Singe. Se demandant pourquoi ? Quel but ? Vacarme autour. Tout ce bruit à ses oreilles, collé. De vert, de gris, de fientes de colombidés. À se demander pourquoi certains se laminent à graver la pierre . À chauffer et mouler le bronze des statues, à marteler, pendant des ans, la forme des ombres mortes. Jusqu’à figer la vie, comme ça, au coin des squares. Des compagnies ardentes qui matent, du banc, les visages figés des marbres debouts, ces compagnes des mauvais jours, les statues. Tout ça, cette angoisse, les rues givrées. Cette tristesse. Le pont et le Zouave, la péniche. À se demander pourquoi certains s’acharnent à cogner la pierre, pliant le dos, creusant aux doigts des gerçures aigües. Crevasses aux lèvres, striées comme leurs statues, à quoi faire, l’éternité ? Ça sert à rien de durer, vouloir rester, le sol se dérobe toujours et le ciel ne s’ouvre plus. L’eau revient aux gueules béantes des toits de Notre-Dame, déboulant des sommets, le flux d’orages ardents, les jets de pâmoison divine. Plus bas le Zouave solitaire qui scrute l’eau revenue du ciel, larmoie son indolence, les yeux rivés dans la tristesse du monde .

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