Pourquoi participez-vous à des concours d’architecture ? Il est clair qu’on ne participe pas tous à ces compétitions pour les mêmes raisons. Dans votre cas, le faites-vous parce que vous avez vu d’autres le faire ? Le faites-vous pour gagner de l’argent ou de la reconnaissance ? Est-ce parce que cela vous permet de vous exprimer ou de montrer de quoi vous êtes capable ? Est-ce parce que cela rejoint vos convictions ou des combats personnels pour améliorer la société ?
Soyons rationnels et réalistes, l’architecture n’est pas ce qu’il y a de mieux pour se faire de l’argent ou un nom. Si devenir riche ou connu était votre rêve lorsque vous faisiez le choix de l’architecture, c’est qu’on vous a certainement survendu ses aspects lucratif et iconique. Si l’argent est ce que vous recherchez, vous ferez mieux de vous tourner vers le business. Si c’est plutôt la célébrité votre priorité, peut être que la musique, le cinéma ou tout autre métier du divertissement sont mieux indiqués pour vous. Ou alors, vous pouvez devenir influenceur, c’est à la mode. Ceci ne veut pas dire que l’architecture n’est pas une bonne profession bien au contraire.
Le message est plutôt que l’on doit savoir pourquoi on fait les choses. Si l’on ne s’est pas bien définis les raisons pour lesquelles on participe à une compétition ou si l’on y participe juste pour le prix on risque de passer à côté du plus important. De cette manière, on risque en cas d’échec de se dire qu’on a fait des sacrifices inutiles ce qui n’est certainement pas vrai. Parlons un peu ici d’une meilleure attitude ainsi que des bénéfices d’une compétition au-delà du prix.
1- Donner à chaque chose sa part d’importance
Pour beaucoup, le fait de participer à une compétition peut être motivé par une seule chose : gagner ! On peut donc avoir une tendance évidente à négliger le processus qui est pourtant tout aussi important sinon plus. Une compétition d’architecture ou de design, c’est comme une aventure que l’on peut personnaliser à notre goût. À nous de définir notre but personnel pour la quête. Mais peu importe le but, qu’il soit atteint totalement, à moitié ou carrément pas, au moins les différents niveaux intermédiaires vous apporteront de la plus-value.
Le travail que vous effectuez est ce qui vous forge non pas le résultat. D’ailleurs, le résultat ne dépend pas de vous sinon peu contrairement au processus sur lequel vous avez un contrôle total. Plus vous accordez d’importance au fait de gagner en négligeant le reste, plus vous êtes susceptible d’avoir une baisse de motivation en cas d’échec. Vous avez donc tout intérêt à arrêter de voir le fait de gagner comme le but ultime et le reste comme des petits objectifs insignifiants. Alors, revoyez vos priorités.
2- Se récompenser d’abord soi-même
Certaines personnes disent souvent « le plus important ce n’est pas de gagner, mais de participer », ce à quoi d’autres répondent « belle phrase de looser ». On a suffisamment de raisons d’être fier de soi lorsqu’on a gagné, mais lorsqu’on n’a perdu, n’a-t-on aucune raison de l’être ou encore, a-t-on des raisons d’être mécontent ?
Comme la plupart des travaux, aussi bien académiques que professionnels, les concours nous obligent à produire un certain travail dans un délai de temps donné. Or toute personne familière au domaine vous le dira, en architecture les délais, c’est sacré ! Une fois que vous vous êtes engagé dans une compétition portant sur un thème qui vous passionne, que vous avez fait toutes les recherches nécessaires, analysé le contexte, conçu une proposition dont vous êtes fier et soumis votre projet à temps, vous avez de quoi être fier. C’est déjà une petite victoire, comme me le disait souvent un mentor. En effet, respecter les délais, c’est une obligation, mais ce n’est pas un acquis. La seule participation vous permet déjà de vous auto-former à une certaine rigueur et discipline personnelle. Ces qualités sont essentielles pour s’en sortir aussi bien dans la formation que dans la pratique du métier. Surtout, tout au long du processus, assurez-vous de prendre du plaisir en travaillant. Ce sera votre manière à vous de vous récompenser en premier.
3- Exercer sa créativité au-delà des activités quotidiennes
Les compétitions, il y en a une panoplie aussi bien concernant l’architecture que le design et d'autres domaines connexes. Il existe une immense variété dans les thèmes traités et les problématiques abordées. Ainsi, peu importe vos tendances, goûts ou les combats que vous menez, vous trouverez dans le tas les opportunités de vous exprimer. Vous pouvez tout aussi bien faire le choix de sortir du familier et d’aller vers l’inconnu.
Très souvent, à l’école ou dans l’exercice de la profession, nous n’avons pas vraiment beaucoup de liberté et par conséquent nous gérons avec des tas de contraintes qui nous mettent dans une boite, limitant ainsi notre créativité. Les concours d’architecture sont souvent l’occasion de sortir de cette routine et d’exercer notre créativité. En effet, dans la plupart des cas, le champ des possibles est assez large en raison des restrictions limitées au minimum ou même inexistantes dans d’autres cas.
4- Acquérir de nouvelles connaissances et pratiquer ses compétences
Dans un domaine aussi vaste et surtout qui évolue tellement rapidement, notre culture générale doit suivre et nos compétences également. Cette culture doit être enrichie quotidiennement et de manière stratégique. Que l’on soit étudiant ou professionnel, il est donc très important d’aller vers des opportunités qui nous permettent d’apprendre. Un concours d’architecture, c’est tout d’abord une occasion de découverte et d’apprentissage. Dans beaucoup de cas, c’est l’occasion de travailler avec de nouvelles personnes, dans de nouveaux environnements ou sur de nouvelles thématiques. Il y en a tellement et les thèmes sont assez diversifiés et touchent souvent des sujets actuels aux enjeux énormes. De plus, la constitution d'équipes pluridisciplinaires est très souvent encouragée et c’est probablement ce qu’il y a de mieux pour avoir de nouveaux regards sur ce que l’on fait et ce qu'on ne fait pas. Mais même si on travaille seul, cela ne vous empêche pas d’apprendre et de gagner en expérience. Le travail de recherche effectué après la lecture du règlement est un point très important pour l’enrichissement de nos connaissances. On s’ouvre ainsi à de nouveaux concepts, domaines, lieux, peuples, types de projets et plus encore. De plus, on a le temps de jouer avec ces différentes informations reçues au fils du processus de travail créant ainsi de nouvelles connexions neuronales. On a également l’occasion de pratiquer de nouveaux outils ou même des anciens afin de maintenir le cap et de progresser.
5- Développer et améliorer son cv et son portfolio
Dans la recherche d’opportunités, votre CV et votre portfolio sont ce qu’il y a de plus importants. Après tout, on ne vous admettra nulle part si on ne sait pas qui vous êtes et ce dont vous êtes capable. C’est là que ces documents entrent en jeu, car ce sont eux principalement qui vous vendront.
La bonne nouvelle, c’est que tout ce que vous vivez comme expériences ou acquérez comme nouvelles compétences contribueront à améliorer votre CV ainsi que votre portfolio. Et pour ça, il est mieux de privilégier la qualité à la quantité. Chaque compétition à laquelle vous participez peut donc apporter énormément de choses à votre portfolio dont le premier est le projet que vous avez proposé. On pourrait aussi considérer, de nouveaux outils que vous avez appris, un rôle que vous avez tenu et bien plus. Et il ne faut surtout pas oublier que même le simple fait d’avoir participé à un concours montre déjà une certaine volonté d’aller au-delà de ce qui est courant et que vous n’avez pas peur de la concurrence, c'est des atouts dans la profession.
Finalement, il est vrai que les manifestations de votre succès ou réussite sont visibles et connues du grand public, mais ce qui vous forge et qui fait la fondation de ce succès que l’on peut voir au moment venu se cache dans l’ombre. C’est la face cachée de la réussite. C’est pour ça que gagner, c’est bien, mais « learn is more ».
Commentaires ()